Le silence se fait, dans la salle, doucement,
Lumières éteintes, sur scène on aperçoit seulement :
la belle toison moirée, la chevelure d’ébène,
Serait-ce de cet or noir que jaillissent les saillies ?
La voilà qui s’avance et descend dans l’arène,
Marina ouvre la bouche et tout le public rie.
Une première tentative l’avait traumatisée,
mais semblable au phénix renaissant de ses cendres
par l’envie de revanche et l’égo attisée,
elle tente de nouveau et veut tout réapprendre.
l’art du stand up ce sera, Seinfeld comme professeur.
De scène ouverte en festival, puis la radio,
sans cesse elle remonte sur le ring, comme un boxeur
remportant les épreuves, toujours avec brio.
Marina va, peaufine en fourmi besogneuse,
son humour décalé, son style original,
qui la rend si piquante, si drôle, jamais hargneuse,
pour l’emmener bientôt jouer à la Cigale.
Ses yeux, noisettes dorées, soleils mélancoliques,
où brillent à la fois et juillet et décembre,
Vont soudain pétiller quand débute la chronique,
se parent de mille feux malicieux, couleur d’ambre.
Son sourire irradiant son visage de clarté.
L’on y voit scintiller toute une galaxie,
spirale d’étoiles, d’où s’échappe sa voix, lactée :
Petit ruisseau charmant, les médias, perroquets,
la qualifient d’espiègle, moi je dis enfantine,
devient rauque et comique quand elle est au taquet.
Sa voix est à la fois douceur et vitamines.
Marina parfois, pense à son âme , et médite,
Un moment hors du temps lorsque tout va trop vite.
Lassée par cette violence, par ce monde dément,
Elle voudrait faire une pause et prendre le maquis.
Aller se retirer au bord du lac Léman,
Déguster une fondue là, aux bains des Pâquis.